La vie d’une maman marocaine qui travaille et parfois cogite

La vie tenait à peu de choses et les endroits les plus banals étaient parfois le début d’excitantes aventures

Le titre de ce livre m’a vraiment intrigué ainsi que la couverture jaune et bleue du même jaune et même bleu que le drapeau de la Suède. La promesse était claire, une histoire extraordinaire, des personnages improbables de de l’humour. On ne pouvait pas ne pas relever la ressemblance à l’excellent roman du Suédois, tient !, Jonas Jonasson : le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.

Il s’agit effectivement des aventures d’un magicien du Rajastan qui pour une raison inconnue décide d’acheter un lit à clou Ikéa et il choisit de le faire en France parce que, soi-disant, le billet le moins cher était celui qui emmène à Paris. Et voilà, dès le début, le lecteur est devant deux choix, soit tenir un carnet pour compter les incohérences (le marocain immigré clandestin qui passe par la Grèce) ou essayer de s’amuser avec les jeux de mots (Le président de la France qui s’appelle Holland, oui encore), les clins d’œil et les situations invraisemblables. Dans les deux cas, le lecteur a beaucoup d’effort à fournir.

Le livre se lit bien, un langage simple et efficace. L’histoire coule d’une façon fluide et drôle. Ça ne prend pas la tête.

C’est une histoire de clandestins, de misère qu’on fuit, et de misère qu’on accepte. Le lecteur y trouvera même quelques passages très touchants, frôlant la tragédie. Ces passages sont paradoxalement très bien écrits. Le fakir se retrouve tour à tour entre la France, La GB, l’Espagne, l’Italie, la Lybie post Kadhafi avant de faire un retour à son point de départ, La France.

Hormis les incohérences du récit, je regrette aussi l’usage abusif des stéréotypes par l’auteur. Je ne sais pas si c’est un manque d’expérience, de documentation ou si l’auteur a fait exprès d’évoquer ces clichés.

L’auteur s’est inspiré inéluctablement du best-seller du Journaliste suédois. Il s’agit toutefois d’une copie de moindre qualité de l’originale, comme d’ailleurs toutes les copies.

Malgré ça, je le recommande à la lecture dans les salles d’attente parce que c’est un livre drôle et amusant qui se lit rapidement.

Vendredi 13 Novembre 2015

Les terribles attentats du vendredi 13 m’ont bousculé. Ils m’ont rappelé à quel point nous sommes en train de vivre dans un monde en constante instabilité. Dans ma fièvre de zapping ce soir là, entre chaines françaises, CNN qui captait mal et twitter, j’ai eu soudain un besoin vital d’aller dans la chambre de ma fille, contempler mon petit ange dormir.

Je me suis poser ma question de maman : dans quel monde vivra-t-elle quand elle aura mon âge ? À la télé il y avait des images, des correspondants, des analystes et puis le président de la France. Un président bouleversé qui parlait de guerre. La déclaration de guerre de la France a un gout du déjà-vu. Elle rappelle 2001 quand bush a déclaré sa sainte guerre contre le terrorisme. Bien des morts depuis et bien plus de haine et d’incompréhension.

Donc, tout le monde combat le terrorisme ! Un terrorisme qui a la peau mate, les cheveux noirs et la barbe longue. Un terrorisme moderne, jeune et parfois beau. Un terrorisme qui a une religion précise et une origine précise. Un terrorisme islamique, parfois musulman !

A vos armes ! mais contre qui?

On se trompe d’adversaire, on se trompe de destinataire de bombes et de discours de haine. Ces jeunes qu’on dit musulmans ne savent probablement pas bien lire l’arabe pour bien lire le Coran, n’ont probablement pas observés les prières quotidiennes depuis l’âge de 7 ou 10 ans, ça dépend de la piété du Papa, ne se sont jamais souciés de l’acquittement de la Zakat ou du Pèlerinage. Ces jeunes, oui ! Ils sont tous des jeunes, sont nés en Europe, grandis en Europe, dans des ghettos, dans des écoles marginalisées, et ne penvent pas profiter des multiples ascenseurs sociaux qu’offrent leurs sociétés considérées des plus démocratiques de la planète. Ces jeunes se sont trouvés exclus de tous ce que représentent leurs pays et ils se sont donc sentis étrangers. Il se trouve qu’ils partagent la religion d’une centaine de millions d’autres opprimés qui ont subis et subissent encore les résultats désastreux d’une colonisation des plus cruelles. Ce n’est pas l’Islam qui a poussé ces gens à préférer la mort à la vie, la destruction à la construction, le laid au beau… C’est plutôt une politique d’intégration ratée et parfois inexistante qui en est la cause.

Et si on se pose les vraies questions : pourquoi un jeune né et grandi dans un pays donné détesterait ce même pays ? Pourquoi ce jeune n’aurait aucun sentiment d’appartenance à ce pays dans lequel il a vécu toute sa vie, tous ses souvenirs, ses premiers amours et ses premières déceptions ? Pourquoi ce jeune considère son propre pays comme étranger, comme ennemi ? Les plais de la colonisation ne sont pas encore oubliées après plus de deux génération de l’indépendance.

Ces groupes de terroristes ont un arrière goût de mafia italienne aux USA, quand la race, la famille et la religion est une base de ralliement des laissés pour compte à une organisation qui les rassure quant à leur propre égo et à l’objectif même de leur vie, ou de leur mort.

Les autres c'est l'enfer

La guerre contre l’Islam est perdue d’avance, l’Islam est une idée et les idées ne meurent jamais. S’il y a une guerre à mener en Europe aujourd’hui, c’est belle est bien celle contre l’exclusion, le racisme et l’ignorance. Des millions de jeunes doivent sentir que leur pays les aime, et pas seulement lorsqu’ils jouent au foot ou au cinéma. Est-ce que l’Europe aime tous ses enfants quelles que soient leurs origines ?